La photographie de science, par le biais de dispositifs, renforce le degré de réalité de certaines existences. Avec la « photographie imaginale », il s’agit de renforcer le degré de réalité d’autres modes d’existences qui sont tout autant légitimes.

« Que reste-t-il a un être quand son mode d’existence est contesté ? [Privé de réalité ?] Quel espace-temps peut-il encore légitimement occuper ? »

Lapoujade, David, Les existences moindres, Éditions de minuit, p.18

Il s’agit de perturber les conventions du visible, de trahir la clareté supposé du signe. Avec Où atterrir ?, une projection sur un mur blanc convoque l’idée d’une fenêtre sur le monde. Avec Un soupçon le « bricolage » est mis à nu, la désorientation est totale et les concepts de haut et de bas n’ont plus de sens. Où atterrir lorsqu’il ni a plus aucune terre, plus aucun sol où poser le pied ?

Déraciné. Il y a comme une incapacité à habiter la terre. État d’errance. Décentrement radical. S’extraire permet de pouvoir voir de loin. L’oeil erre sur la photographie, pri entre l’illusion d’un « décollement » et la nécessité d’un « atterrissage », d’un retour à la surface. Le projet Overview poursuit les réflexions de Rêverie Comsique, il s’envisage comme hybridation où, entre rationalité scientifique et magie, la dématérialisation constitue l’horizon commun à la physique et à la poésie. En écho au livre Où atterrir? de Bruno Latour, cette évasion spatiale nous reconduit sur terre où il est question de l’habiter.

2020

OVERVIEW

Série de 6 photographies, 108 x 72,5 cm

Tirages Pro Pigmentaire sur papier muséal Fine Art Rag Photographique Infinity Canson 310g., contre-collé sur dibon 2mm