© Célia Boutilier
© Célia Boutilier - Habiter la Frontière - extrait
© Célia Boutilier - Habiter la Frontière - extrait
© Célia Boutilier - Habiter la Frontière - extrait
© Célia Boutilier - Habiter la Frontière - extrait
© Célia Boutilier - Habiter la Frontière - extrait
© Célia Boutilier - Habiter la Frontière - extrait
© Célia Boutilier - Habiter la Frontière - extrait
© Célia Boutilier - Habiter la Frontière - extrait
© Célia Boutilier - Habiter la Frontière - extrait
Du 03 au 10 mai 2023, avec la concertation et le soutient de la Dr Elodie Magnanou et de l’équipe de la Massane, j’ai réalisé une résidence dans le refuge de la Fôret de la Massane. Ce qui fut nouveau pour moi, ce fut ma rencontre avec les insectes saproxyliques, d’abord et surtout via les traces qu’ils laissent derrière leur passage sous l’écorces des arbres. Ces sillons, ces gravures, se dévoilent à la tombée des écorces. Ces bois sculptés ont été le sujet de nombreuses prises de vues. C’est donc avec les traces, plus qu’avec les présences directes, que j’ai choisi de travailler. À travers la prise de vue des réseaux de branches d’arbres, j’ai souhaité faire écho à la densité du monde sous-terrain, invisible à notre regard et pourtant proportionnellement équivalent - voir même supérieur - celle de l’espace aérien. Durant ces sept jours j’ai fabriqué différents types de photographies avec plusieurs intentions (on ne peut pas tout dire avec une seule image ou avec un seul style), d’une part ce que j’appelle des « portraits » (d’arbres, de roches, etc.) présentent un élément isolé qui se donne clairement pour lui-même (détails précis sur sa taille, sa matérialité, son encrage dans un lieu spécifique) et d’autre part ce que je qualifie d’ « images narratives », laissent dialoguer plusieurs éléments en son sein. Stylistiquement je me suis attardée sur les jeux d’ombres et de reflets qui furent une manière pour moi de transcrire à travers une esthétique, la problématique des intrications interspécifiques de liens.
Par ailleurs, cette semaine d’immersion m’a permis de faire maturer un travail de « collage" : différents fragments photographiques sont dupliqués et reliés ensemble par collage, malgré leurs différences de textures, d’échelles, de nature etc. afin de (re) constituer une nature multiple, hybride, aux formes qui se séparent ou s’entrelacent dans une alliance des contraires. L’esthétique se veut organique, vivante, elle convoque à la fois l’art nouveau et la réalitée virtuelle, elle est le lieu où la photographie naturaliste côtoie l’inventivité picturale. Ma recherche revendique l’importance du lien, des relations interdisciplinaires et interspécifiques, énoncée par l’écrivaine Léonora Miano : «espace d’accolement permanent» c’est «l’endroit où les mondes se touchent, inlassablement. C’est le lieu de l’oscillation constante : d’un espace à l’autre, d’une sensibilité à l’autre, d’une vision du monde à l’autre. C’est là où les langues se mêlent (...) s’imprégnant naturellement les unes des autres, pour produire, sur la page blanche, la représentation d’un univers composite, hybride. La frontière évoque la relation. Elle dit que les peuples se sont rencontrés, (...) [et qu’] ils ont enfanté du sens.»
(Léonora Miano, « HABITER LA FRONTIÈRE, Paysages francophones - Journée internationale de la francophonie, Université de Copenhague (Danemark)» conférence de 2009 recueillie dans HABITER LA FRONTIÈRE, L’Arche, 2012, p.25).
Novembre 2023
Habiter la Frontière
Du 21 au 24 novembre 2023 ·
Colloque scientifique pour les 50 ans de la Réserve Naturelle Nationale de la Forêt de la Massane.
Présentation de mes travaux réalisés lors d’un séjour en refuge du 02 au 11 mais 2023
11:00 AM-11:30 AM
Amphithéâtre de l’Observatoire Océanologique de Banyuls · Banyuls-sur-mer · (carte)
1, avenue Pierre Fabre
66650 Banyuls-sur-Mer